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Histoire du groupe Crédit Agricole
L'intérêt des clients et de la société comme moteur de développement
Les origines du Crédit Agricole remontent au 19e siècle, de la rencontre de deux visionnaires qui s'associent autour d'un but commun : rendre le monde plus juste pour les agriculteurs.
Initialement conçu comme un outil de soutien et de développement de l’agriculture française, le Crédit Agricole a su relever de nombreux défis durant son histoire. Cette série de films en présente quatre.
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La question du crédit à l’agriculture à la fin du 19e siècle
A la fin du 19e siècle, l’agriculture peine à trouver des crédits adaptés. La loi de 1884 sur la liberté d’association professionnelle autorise la formation de syndicats agricoles et donne des conditions favorables pour la création de structures adaptées : en 1885, sur une initiative locale de Louis Milcent et Alfred Bouvet, naît la Société de crédit agricole de l’arrondissement de Poligny à Salins-les-Bains (Jura), première du genre.
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La naissance officielle du Crédit Agricole, 1894
La Troisième République, pour soutenir la petite exploitation familiale et s’attacher le vote paysan, permet, grâce à la loi du 5 novembre 1894, la constitution de caisses locales de crédit agricole entre les membres de syndicats agricoles qui engagent leur responsabilité selon le principe du mutualisme. L’Etat s’inspire du modèle de Salins-les-Bains. Ces caisses locales sont la base de la « pyramide » institutionnelle édifiée par le Crédit Agricole.
Jules Méline (1838-1925). Député puis sénateur des Vosges pendant près de 50 ans, de nombreuses fois ministre, il est à l’origine de la loi de 1894 sur la création de sociétés de crédit agricole.
Titre nominatif de part sociale de la Caisse locale de Montiers-sur-Saulx (Meuse) de 1905. La gouvernance des caisses est organisée de manière démocratique selon le principe 1 homme = 1 voix, indépendamment du montant de sa participation.
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Le soutien de l’État et la création des Caisses régionales de Crédit Agricole
La loi de 1894 n’était assortie d’aucun avantage financier pour les caisses locales et celles-ci manquent rapidement de capitaux. L’Etat, en 1897, impose à la Banque de France d’apporter des ressources au Crédit Agricole sous la forme d’une dotation de 40 millions de francs-or et d’une redevance annuelle de 2 millions. Ces avances sont réparties par une commission du ministère de l’Agriculture et la loi 31 mars 1899 autorise la création de caisses régionales de Crédit Agricole Mutuel. Il s’agit du deuxième niveau de la « pyramide » institutionnelle du Crédit Agricole.
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L’essor des caisses locales et régionales, 1900-1919
Durant cette période les caisses locales et régionales se multiplient grâce à une propagande active : avant-guerre, chaque département dispose d’au moins une caisse régionale. L’activité des prêts à court terme reste prépondérante malgré la possibilité de pratiquer des prêts à long terme. La collecte progresse mais l’État assure toujours les trois quarts des ressources. À partir de 1906, le Crédit Agricole peut accorder des prêts à des coopératives agricoles.
La Première Guerre mondiale, en bouleversant le fonctionnement de l’institution, montre la nécessité de créer une banque centrale régulatrice. Le Crédit Agricole est néanmoins sollicité pour financer la mise en valeur des terres abandonnées et pour le rétablissement des exploitations situées à proximité de la ligne de front. L’institution sera aussi sollicitée pour permettre aux mutilés et victimes civiles de la guerre de bénéficier de prêts avantageux pour l’acquisition, l’aménagement ou la reconstitution de petites propriétés rurales.
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La loi du 5 août 1920 et la création de l’Office national du Crédit Agricole
Afin de donner plus d’autonomie à ce qui n’est alors qu’une direction du ministère de l’Agriculture et pour créer un organisme central de compensation entre les caisses régionales, la loi du 5 août 1920 institue l’Office national du Crédit Agricole. Celui-ci prend en 1926 le nom de Caisse nationale de Crédit Agricole. Cet établissement public est le sommet de la « pyramide » institutionnelle du Crédit Agricole.
La loi du 5 août 1920 élargit beaucoup le champ d’intervention du Crédit Agricole. Désormais, le sociétariat est ouvert à toute la profession agricole, des grands propriétaires non exploitants aux domestiques de ferme. Il n’est plus nécessaire d’être membre d’un syndicat agricole. Les petits artisans ruraux peuvent également bénéficier de prêts.
Couverture de la brochure de la loi du 5 août 1920.
Personnel de la Caisse nationale de Crédit Agricole en 1929.
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1920-1945 : premières interventions hors du monde agricole
Durant les années 20, le Crédit Agricole complète sa couverture territoriale et connaît les premières extensions de son champ de compétence : crédit aux petits artisans ruraux, financement de l’électrification des campagnes en 1923, premiers prêts au logement pour les agriculteurs peu fortunés en 1928… Toutes ces interventions permettent d’améliorer le cadre de vie des ruraux et, ainsi, de freiner l’exode de la population vers les villes.
La crise des années 30 n’épargne cependant pas les caisses locales et régionales et les plus exposées sont soutenues par la Caisse nationale. Celle-ci renforce ses missions de contrôle et un fonds commun de garantie des dépôts est créé en 1935.
Le régime de Vichy alourdit le contrôle de l’Etat sur le Crédit Agricole mais ce n’est qu’une parenthèse institutionnelle. En revanche, la période voit une importante transformation financière de l’institution : le Crédit Agricole crée le bon à 5 ans qui permet de remonter l’épargne des campagnes vers le Trésor.
Affiche, années 1930.
Bon à 5 ans d’une valeur nominale de 1000 francs daté de 1942.
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1945-1966 : participer à la reconstruction et à la modernisation du pays
Le Crédit Agricole ouvre de nombreux bureaux pour couvrir peu à peu l’ensemble du territoire. Ce maillage serré permet d’assurer l’accès aux services bancaires à l’ensemble de la population. La collecte s’intensifie grâce aux bons à 5 ans. Par cette mobilisation de l’épargne populaire, le Crédit Agricole est en mesure de participer au financement de la reconstruction d’après-guerre et à la modernisation de l’agriculture. Il est également capable de se passer des subventions de l’Etat et de s’autofinancer à partir de 1963.
Buvard publicitaire de la Fédération nationale du Crédit Agricole (années 50). La FNCA est créée en 1945. Il s’agit d’une association de représentation des caisses régionales auprès des pouvoirs publics et de la Caisse nationale. « Refondée » en 1947, elle joue un grand rôle dans la formation du personnel et l’extension des compétences du Crédit Agricole.
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1966-1988 : vers la banque universelle
En 1966, la Caisse nationale de crédit agricole obtient son autonomie financière : sa collecte ne passe plus par le Trésor. Durant les années 1970, le Crédit Agricole continue d’élargir son champ de compétence, tant géographiquement que financièrement. C’est également à cette époque que sont créées les premières filiales pour lui permettre de proposer ses services à plus de secteurs (agroalimentaire, PME-PMI…).
Banque du logement et des ménages, sa proximité avec les clients est affirmée dans sa nouvelle signature publicitaire, « Le bon sens près de chez vous », lancée en 1976.
C’est également durant cette période que le Crédit Agricole débute son internationalisation par l’ouverture d’une succursale à Chicago en 1979.
Enfin, le Groupe diversifie également ses activités vers le secteur de l’assurance avec la création de Predica, pour l’assurance vie (1986) et de Pacifica, pour l’assurance dommage (1990). Il se classe rapidement parmi les leaders du secteur.
Publicité parue dans le « Chicago Tribune » au moment de l’ouverture de la succursale de Chicago en 1979.
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À partir des années 90 : de la mutation institutionnelle à l’expression de la raison d’être
La loi de mutualisation de 1988 permet aux caisses régionales de crédit agricole de racheter la Caisse nationale. Transformée en société anonyme, celle-ci est désormais totalement indépendante de l’État. Elle est introduite en bourse en 2001 et prend le nom de Crédit Agricole S.A.
Cette transformation a permis au Crédit Agricole de se développer par l’acquisition de sociétés qui lui permettent de se diversifier dans la banque de financement et d’investissement (Banque Indosuez en 1996) et le crédit à la consommation (Sofinco en 1999, Finaref en 2003). À la suite du rapprochement en 2003 avec le Crédit lyonnais, des regroupements de métiers sont réalisés donnant ainsi naissance à Crédit Agricole Corporate and Investment Bank en 2006. Le Crédit lyonnais, recentré sur la banque de détail, développe la marque LCL à partir de 2005.
En 2010 est créée Amundi, filiale de gestion d’actifs, qui devient rapidement leader de son secteur
En 2019, fort de son histoire, de l’universalité de son action et de sa place de premier financeur de l’économie française, le Crédit Agricole exprime sa raison d’être : « Agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société ».
Affiche de la cotation de Crédit Agricole SA, 2001